Tous les articles par Marc MannevY

L’Air de l’Aube


L’Air de l’Aube est différent,
plus léger, plus transparent,
neuf et objet rare,
il dissipe le brouillard.

L’Air de la Nuit apprend,
c’est un gaz hilarant,
masques et bougeoirs,
territoire du jaguar.

L’Air du Large est tranchant,
accrocheur, séduisant,
il offre une balançoire
à mes espoirs.

Indécise


Lumière tremblante et indécise,
dans un local de fils suspendus,
photographies soumises
à une poutre vermoulue,
on la voit assise,
alors qu’elle est tendue
et conquise
par les vantardises
du premier venu.

Recharge

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Tu n’es plus rien,
sans ta recharge,
regarde tes mains
vides, sans dessein.

Tu cherches une prise,
une page, un lien,
une reprise, une entreprise
ou une église.

Moque


L’époque nous claque,
un super-doc,
une attaque électro-choc,
un film maniaque,
sur l’anecdote
d’un Rastignac cinoque,
qui se moque…
de nos actes.

Dedans

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J’suis dedans,
pas ailleurs, ni absent,
jusqu’au cou et dansant,
j’suis dedans.

Juste pendant,
à temps, pas en avance !
À l’heure des croyants,
j’suis dedans.

De l’air

climate justice


C’est d’l’air qu’il nous faut,
pas au ballon, ni au cachot,
de l’air, du pur, du bleu,
du frais, des langues de feu,
souvenir rythmique à deux.

Le Désordre


Ranger les journaux, déplacer les meubles,
déchirer les photos, aligner les feuilles,
nettoyer les couteaux, un tapis sur le seuil,
briquer le lavabo, un dernier coup d’œil,
vérifier la météo, m’asseoir dans le fauteuil.
Elle a mis le désordre dans mon intérieur,
le désordre dans mon intérieur.

I Wanne Be Your


Elle sait, elle sait,
m’élever ou m’abaisser
quand il le faut,
me plier, me prendre
en défaut.

Je sais, je sais,
obéir ou rugir
sortir les crocs,
lécher la main,
faire le beau.

Evier


Quand tu vois le fond de l’évier,
c’est que tu n’as pas supporté,
la prune, la poire ou l’apnée
de ton voisin de palier.

Angles


Casser les angles,
avant de s’y cogner,
arrondir les bordures,
gratter, poncer.

Glisser la sangle,
nettoyer aspérités,
rougir les soudures,
cacher ma volonté.


Ondulant lentement de ses longs bras, la pieuvre danse un hypnotisant ballet. Soudain, elle s’ouvre, huit rayons s’écartent brusquement autour d’une face qui a deux yeux ; ces rayons vivent ; il y a du flamboiement dans leur ondoiement ; c’est une sorte de roue…

Victor Hugo, Les Travailleurs de la mer

Solutions

 

X-Ray
X-Ray


Le matin, je geins,
comme un dauphin
dans son bassin.

Le soir, je gère,
comme un lépidoptère
sous verre.

La nuit, je fuis
comme une souris
en manque de fruits.

Le jour, je cours
comme un ours
devant une châsse à cour.

Le Zoo Intérieur


Je me sens comme le gardien de ma propre cage,
une bête sauvage,
à l’intérieur,
zone de combat et de heurts.

Un lac bouillonnant ou je surnage,
anthropophage,
crache la vapeur,
au confins de la peur.

Je m’accroche au dernier grillage,
le zoophage,
ce ripailleur,
apprécie le cuit-vapeur.