Tous les articles par Marc MannevY

Acier


Je voudrais percer ton blindage,
ouvrir ton coffre,
déboulonner ta porte,
déchiffrer ton code,
ton acier, comme un feuillage
touffu, sans offre,
lié par une colle forte,
loin, aux antipodes.

Ses propres maux


Il est difficile, de chanter
ses propres maux,
compliqué, de psalmodier
sa vérité,
osé, se lamenter
du présent, du passé,
exaspérant, de se croire
intéressant, pleurnichant,
creux, avec des yeux
de veau.

Comme les autres


Le Web est un pitbull comme les autres,
en public il lui faut une muselière.

Le Web est une centrifugeuse comme les autres,
il faut la surveiller en permanence,
de peur que son cœur ne surchauffe.

Le Web est un sociopathe comme les autres,
il a besoin d’un bon psy.

Poings


Combien de vieux démons,
ais-je combattu dans mon sommeil ?
A———————-
Assassin sous tension,
poignets tordus jusqu’au réveil.
Grrr——————-
Grincement de dents, sons,
fantôme mis en échec.
M———————-
Mains endoloris, glaçons,
je creuse la tombe, la pelle !
S———————-
Chien de fusil, extensions,
contractions d’un corps sec.

Mélange Onctueux


Le temps et la nuit forment un mélange onctueux.
Alors que le jour, il est compté, fractionné,
concassé en un tas de petites pierres dures,
le temps diurne blesse.
On le perd, on court après, on en manque,
il est l’ombre
et la nuit n’a pas d’ombre.

Gamin


Pas l’temps d’être patient,
pas l’courage d’être sage,
pas la force d’être aux ordres,
Je veux tout, tout d’suite,
tout, tout d’suite,
pas demain, ni dans un an,
je veux tout, tout d’suite,
tout, tout d’suite,
dans l’instant, immédiatement.

La nuit d’ennui


Si tu t’ennuies la nuit,
dors, fais le mort !
Prends appui sur ton lit,
use les ressorts,
plie les draps sans schéma,
regarde ce qu’il y a au fond,
loin à l’horizon, au delà
tu trouveras ton wagon.

Gifle


Si c’était possible,
je giflerais les cieux
sans rater ma cible,
abattrais ma main sur le vieux.

Comme un missile,
sans me bander les yeux
sur la bible,
je claquerais ce mafieu.

A-U-Ri


A… Hu… Ri,
surpris au point de paraître idiot,
délicieusement déconnecté,
lent patient atteint d’oreiller.

Récréatif endormi,
sur le point de se coucher tôt,
originellement embrassé
par les jours fériés, sablé.

Photographie


La photographie est-elle un art ou le media le plus puissant, pratiqué massivement et universel depuis plus de 2 siècles ? d’un intérêt culturel, historique, sociologique ou affectif, assurément ! mais artistique ?

Le brouillon


Enregistrer le brouillon,
conserver l’écume,
l’inachevé comme option,
la peau ou les plumes.

Ne pas effacer le crayon,
le trait sans amertume,
le dessin d’une saison,
sans espérer la lune.

Le navire sombre


Voiles folles sans direction,
souffle brûlant le pont,
craquements sourds et profonds,
lambeaux d’explosions,
happé comme un glaçon
dans un verre sans fond,
chahuté comme un crayon
par une inspiration sous-tension.

Le navire sombre,
sombre le navire.

Confirmation


De la haine, du ressentiment,
de la morgue et du vent,
du créatif supérieur,
du creux, du semblant,
confirmation, c’est du vison.

Du spiritueux, du cassant,
liquide bleu 100 %,
assis sur un trésor,
vaniteux, obéissant,
confirmation, c’est du vison.

Dans la Peau


Dans la peau du magicien, je me glisse,
pour en ressortir d’un coup, lapin,
foulard, bouquet ou calice,
l’illusionniste me ment chaque matin.

Dans la peau d’un menteur, je me hisse,
haut, bas, saint ou assassin,
vantard vrai ou factice,
l’acteur se surprend sans fin.

J’ai appris


J’ai appris une chose aujourd’hui,
à reconnaitre mon ennemi,
intime et assis,
calme et instruit,
colonisant mon esprit,
sans se départir d’un sourire,
il m’interdit, il m’éconduit,
ravi, sûr de lui,
il agit comme un guide,
un roi, un taxi
dont je paye les services,
cent fois, sans moi,
dominant impudique.

Murder ballad


« Murder ballad » aussi douce et mélodieuse,
qu’une mante religieuse,
fluide, aimable et insidieuse,
fleur rustique et vénéneuse,
assurée d’une écoute curieuse,
décorée de mélodies sinueuses,
piège à la faucheuse,
une myriade de parfums doucereux.

Mon royaume


Seul en mon royaume,
je puise dans mon ego,
brassant une fortune illimitée,
n’ayant pour ennemi que l’écho
de mes pensées, je suis le roi
d’un territoire infini,
abreuvé de sources intarissables,
à l’horizon inatteignable,
qui se réduit à rien
en fin de nuit,
roi déchu.