Tous les articles par Marc MannevY

Photographie


La photographie est-elle un art ou le media le plus puissant, pratiqué massivement et universel depuis plus de 2 siècles ? d’un intérêt culturel, historique, sociologique ou affectif, assurément ! mais artistique ?

Le brouillon


Enregistrer le brouillon,
conserver l’écume,
l’inachevé comme option,
la peau ou les plumes.

Ne pas effacer le crayon,
le trait sans amertume,
le dessin d’une saison,
sans espérer la lune.

Le navire sombre


Voiles folles sans direction,
souffle brûlant le pont,
craquements sourds et profonds,
lambeaux d’explosions,
happé comme un glaçon
dans un verre sans fond,
chahuté comme un crayon
par une inspiration sous-tension.

Le navire sombre,
sombre le navire.

Confirmation


De la haine, du ressentiment,
de la morgue et du vent,
du créatif supérieur,
du creux, du semblant,
confirmation, c’est du vison.

Du spiritueux, du cassant,
liquide bleu 100 %,
assis sur un trésor,
vaniteux, obéissant,
confirmation, c’est du vison.

Dans la Peau


Dans la peau du magicien, je me glisse,
pour en ressortir d’un coup, lapin,
foulard, bouquet ou calice,
l’illusionniste me ment chaque matin.

Dans la peau d’un menteur, je me hisse,
haut, bas, saint ou assassin,
vantard vrai ou factice,
l’acteur se surprend sans fin.

J’ai appris


J’ai appris une chose aujourd’hui,
à reconnaitre mon ennemi,
intime et assis,
calme et instruit,
colonisant mon esprit,
sans se départir d’un sourire,
il m’interdit, il m’éconduit,
ravi, sûr de lui,
il agit comme un guide,
un roi, un taxi
dont je paye les services,
cent fois, sans moi,
dominant impudique.

Murder ballad


« Murder ballad » aussi douce et mélodieuse,
qu’une mante religieuse,
fluide, aimable et insidieuse,
fleur rustique et vénéneuse,
assurée d’une écoute curieuse,
décorée de mélodies sinueuses,
piège à la faucheuse,
une myriade de parfums doucereux.

Mon royaume


Seul en mon royaume,
je puise dans mon ego,
brassant une fortune illimitée,
n’ayant pour ennemi que l’écho
de mes pensées, je suis le roi
d’un territoire infini,
abreuvé de sources intarissables,
à l’horizon inatteignable,
qui se réduit à rien
en fin de nuit,
roi déchu.

Tu préfères…


Tu préfères…
Une jolie fleur sans parfum ou une plante sauvage odorante ?

Tu préfères…
Un aller-retour Paris>New-York en classe touriste ou bien un Santa-Cruz>Puerto Suarez en Train ?

Tu préfères…
Poursuivre un rêve prégnant ou stopper un cauchemar habité ?

Reste malade


Reste malade !
À quoi bon guérir ?
Apprécie la ciguë, les sulfamides et l’aspirine,
laisse-toi emporter par le délice opiacé,
corps soigné, objet d’attention,
à quoi bon se rebeller ?
Goûte la pitié, les sourires, l’empathie,
et la blancheur des draps,
abandonne-toi aux mains
expertes et gantées,
apprécie l’aiguille qui perce ton cuir,
sois un bon malade !
À quoi bon guérir ?


Dans cette ville sans nom
que je découvris de nuit,
je commençai par frôler les murs,
je me rendis vite compte
que ses parois affichaient des dents…

Descendant alors du trottoir sur la voie,
en évitant les phares et klaxons agressifs,
le canyon bitumé se transforma en canal,
je remontai de nouveau sur le quai
qui, plus j’avançai, se réduisait
me rapprochant dangereusement des murs,
…jusqu’à me mordre.

Frontières


Le général sur son cheval,
dessine une banale
étendue de sable,
traits inavouables.

Espace impalpable,
limite insondable
et tendue de câbles,
remplie d’obstacles.

Regrets


A tous nos rendez-vous ratés,
nos occasions manquées,
nos amours contrariées.

A tous nos plans foireux,
nos scenarios hasardeux,
nos projets juteux.

A tous ces regrets,
merci de continuer à nourrir mon imagination !

625 lignes


625 lignes
séduites par la mort,
moi et leurs révolvers,
avalent tout sans effort.

En mille signes,
le futur brûle le corps,
d’un sourire incendiaire,
brillant et raccord.

l’Os


Sous un crâne protubérant
exaspérant certains quartiers.
Sans vertèbre, sans dent,
faisant craquer les jointures
de ses mains dessinant en stiple
flux urbain et artères multiples,
un corset féroce et véloce,
la ville est d’os.