Gabin


Sur les grands boulevards,
on n’aime que les drames,
dans une pose figée sur le quai
ou sirotant à petite dose au troquet,
le caviar d’Audiard,
laconique et bavard
balancé comme un pamphlet
dégusté comme du petit-lait.

Cinéma lucide et bichrome,
dialogues fluides et royaume
de Gabin héros ou bien gigolo…
Gabin héros ou bien gigolo,
Gabin héros ou bien gigolo.

L’orgueil de ces yeux là !
clin d’œil encanaillé à toute la smala,
pour l’acteur qui a une grande gueule,
aboyeur de romance et tirailleur,
Paname au Printemps, le temps des « Javas »,
chanson de Prévert et Kosma,
voix écorchée du gouailleur
et la mort du con-voyeur.