Archives de catégorie : Emotion

En attendant de ne plus être…

Confirmation


De la haine, du ressentiment,
de la morgue et du vent,
du créatif supérieur,
du creux, du semblant,
confirmation, c’est du vison.

Du spiritueux, du cassant,
liquide bleu 100 %,
assis sur un trésor,
vaniteux, obéissant,
confirmation, c’est du vison.

Dans la Peau


Dans la peau du magicien, je me glisse,
pour en ressortir d’un coup, lapin,
foulard, bouquet ou calice,
l’illusionniste me ment chaque matin.

Dans la peau d’un menteur, je me hisse,
haut, bas, saint ou assassin,
vantard vrai ou factice,
l’acteur se surprend sans fin.

J’ai appris


J’ai appris une chose aujourd’hui,
à reconnaitre mon ennemi,
intime et assis,
calme et instruit,
colonisant mon esprit,
sans se départir d’un sourire,
il m’interdit, il m’éconduit,
ravi, sûr de lui,
il agit comme un guide,
un roi, un taxi
dont je paye les services,
cent fois, sans moi,
dominant impudique.

Mon royaume


Seul en mon royaume,
je puise dans mon ego,
brassant une fortune illimitée,
n’ayant pour ennemi que l’écho
de mes pensées, je suis le roi
d’un territoire infini,
abreuvé de sources intarissables,
à l’horizon inatteignable,
qui se réduit à rien
en fin de nuit,
roi déchu.

Tu préfères…


Tu préfères…
Une jolie fleur sans parfum ou une plante sauvage odorante ?

Tu préfères…
Un aller-retour Paris>New-York en classe touriste ou bien un Santa-Cruz>Puerto Suarez en Train ?

Tu préfères…
Poursuivre un rêve prégnant ou stopper un cauchemar habité ?

Reste malade


Reste malade !
À quoi bon guérir ?
Apprécie la ciguë, les sulfamides et l’aspirine,
laisse-toi emporter par le délice opiacé,
corps soigné, objet d’attention,
à quoi bon se rebeller ?
Goûte la pitié, les sourires, l’empathie,
et la blancheur des draps,
abandonne-toi aux mains
expertes et gantées,
apprécie l’aiguille qui perce ton cuir,
sois un bon malade !
À quoi bon guérir ?


Dans cette ville sans nom
que je découvris de nuit,
je commençai par frôler les murs,
je me rendis vite compte
que ses parois affichaient des dents…

Descendant alors du trottoir sur la voie,
en évitant les phares et klaxons agressifs,
le canyon bitumé se transforma en canal,
je remontai de nouveau sur le quai
qui, plus j’avançai, se réduisait
me rapprochant dangereusement des murs,
…jusqu’à me mordre.

Frontières


Le général sur son cheval,
dessine une banale
étendue de sable,
traits inavouables.

Espace impalpable,
limite insondable
et tendue de câbles,
remplie d’obstacles.

Regrets


A tous nos rendez-vous ratés,
nos occasions manquées,
nos amours contrariées.

A tous nos plans foireux,
nos scenarios hasardeux,
nos projets juteux.

A tous ces regrets,
merci de continuer à nourrir mon imagination !

l’Os


Sous un crâne protubérant
exaspérant certains quartiers.
Sans vertèbre, sans dent,
faisant craquer les jointures
de ses mains dessinant en stiple
flux urbain et artères multiples,
un corset féroce et véloce,
la ville est d’os.

L’Air de l’Aube


L’Air de l’Aube est différent,
plus léger, plus transparent,
neuf et objet rare,
il dissipe le brouillard.

L’Air de la Nuit apprend,
c’est un gaz hilarant,
masques et bougeoirs,
territoire du jaguar.

L’Air du Large est tranchant,
accrocheur, séduisant,
il offre une balançoire
à mes espoirs.

Indécise


Lumière tremblante et indécise,
dans un local de fils suspendus,
photographies soumises
à une poutre vermoulue,
on la voit assise,
alors qu’elle est tendue
et conquise
par les vantardises
du premier venu.

Recharge

  ny


Tu n’es plus rien,
sans ta recharge,
regarde tes mains
vides, sans dessein.

Tu cherches une prise,
une page, un lien,
une reprise, une entreprise
ou une église.

Moque


L’époque nous claque,
un super-doc,
une attaque électro-choc,
un film maniaque,
sur l’anecdote
d’un Rastignac cinoque,
qui se moque…
de nos actes.

De l’air

climate justice


C’est d’l’air qu’il nous faut,
pas au ballon, ni au cachot,
de l’air, du pur, du bleu,
du frais, des langues de feu,
souvenir rythmique à deux.

Le Désordre


Ranger les journaux, déplacer les meubles,
déchirer les photos, aligner les feuilles,
nettoyer les couteaux, un tapis sur le seuil,
briquer le lavabo, un dernier coup d’œil,
vérifier la météo, m’asseoir dans le fauteuil.
Elle a mis le désordre dans mon intérieur,
le désordre dans mon intérieur.

I Wanne Be Your


Elle sait, elle sait,
m’élever ou m’abaisser
quand il le faut,
me plier, me prendre
en défaut.

Je sais, je sais,
obéir ou rugir
sortir les crocs,
lécher la main,
faire le beau.

Evier


Quand tu vois le fond de l’évier,
c’est que tu n’as pas supporté,
la prune, la poire ou l’apnée
de ton voisin de palier.

Angles


Casser les angles,
avant de s’y cogner,
arrondir les bordures,
gratter, poncer.

Glisser la sangle,
nettoyer aspérités,
rougir les soudures,
cacher ma volonté.


Ondulant lentement de ses longs bras, la pieuvre danse un hypnotisant ballet. Soudain, elle s’ouvre, huit rayons s’écartent brusquement autour d’une face qui a deux yeux ; ces rayons vivent ; il y a du flamboiement dans leur ondoiement ; c’est une sorte de roue…

Victor Hugo, Les Travailleurs de la mer